Étienne Rousseau est un artiste multidisciplinaire originaire de Lotbinière. Il vit et travaille entre Québec et Sherbrooke. Détenteur d’un baccalauréat et d’une maîtrise en arts visuels de l’École d’art de l’Université Laval.
Son travail a été présenté dans divers lieux d’exposition dont l’Espace culturel du Quartier, Manif d’art (Exomars, 2019), Atoll – art actuel, la Galerie d’art du Cégep de Jonquière (Entre deux jardins, 2024), ainsi qu’à la Bibliothèque de Chicoutimi (Lève les yeux, regarde le ciel, 2023) en collaboration avec Le Lobe et la Ville de Saguenay. Il a également exposé à l’international, notamment en Belgique, en Italie et en Espagne.
Artiste issu de la diversité sexuelle, il prend part à des initiatives soutenant les réalités LGBTQ+ et la pluralité des genres, notamment par des événements-bénéfices (GRIS-Québec, 2019). Il s’investit également dans des projets visant à démocratiser l’art en participant à des expositions hors les murs telles que Les fenêtres qui parlent (2022), Les Encans de la quarantaine (2020) et La mini-expo à CARTier-Brébeuf (2020) organisée par Parcs Canada et la Ville de Québec en partenariat avec l’École d’art de l’Université Laval.
Parallèlement à sa pratique, il enseigne au Cégep de Sherbrooke, siège sur des comités et jurys et participe à des lectures publiques de poésie (Maison de la littérature de Québec, 2025). Il travaille également à l’écriture d’un recueil poétique, dont un premier extrait a été présenté à la Biennale internationale du carnet d’artiste (Maison Tessier-Dit-Laplante, Société d’art et d’histoire de Beauport, 2024).
En 2024, il reçoit le Prix de l’innovation en enseignement de la poésie du 41e Festival international de poésie de Trois-Rivières pour Créatures, un projet réalisé à l’eau-forte en collaboration avec ses ancien·nes étudiant·es du Cégep de Chicoutimi (où il a enseigné de 2021 à 2023).

Autoportrait, Résidence Ma propre étreinte, 2024, Galerie G de BR, Danville
Sa pratique explore la mémoire du corps, ses transformations et ses traces. Il interroge les tensions entre présence et absence, soin et poison, beauté et abjection, en mettant en lumière la fragilité de l’existence et les marques qu’elle laisse derrière elle.
À travers des formes organiques, des textures virulentes et des teintes acidulées, il évoque un univers en mutation, où la vitalité côtoie la dégradation. Ses œuvres empruntent à la biologie, au minéral et au cellulaire, tissant des analogies entre microcosme et cosmos, corps et paysage, entre ce qui grandit et ce qui s’efface. Les couleurs radioactives, les structures flottantes et les éléments hybrides matérialisent la progression insidieuse de la maladie, de l’altération et du passage du temps.
L’archive occupe une place essentielle dans son travail : qu’elle soit médicale, intime ou sensorielle, elle devient un vestige du corps, une tentative de saisir l’inexorable. Il s’attarde sur les cicatrices visibles et invisibles, les traces laissées par l’érosion du temps, les empreintes d’une disparition en cours.
À travers l’accumulation, la superposition et l’effritement, il cherche à matérialiser ce qui échappe, à révéler ce qui persiste malgré l’absence. Son travail oscille entre l’intime et l’archivistique, la chair et la trace, le biologique et l’abstrait. Il constitue une cartographie du passage, un dialogue entre la transformation et l’oubli, où chaque élément devient un témoin de ce qui fut, de ce qui lutte pour rester.

Excoriation compulsive, 2024, Impression à jet d’encre sur papier lustré, 27 x 35,56 cm

Arcanes cutanés, 2024, Impression à jet d’encre sur papier lustré, 27 x 35,56 cm

Sans titre, 2024, Monotypes à l’huile sur papier givré, panneau d’acrylique transparent, 30,48 x 22,86 cm / 60,96 x 121,92 cm