Cette série sur papier, intitulée Corps-monde, tisse des correspondances entre l’intérieur et l’extérieur, entre les mécanismes du corps humain et ceux du monde qui l’abrite. Chaque dessin devient une cartographie sensible où se rencontrent formes abstraites, cellules, minéraux, coraux, insectes, racines et fragments de peau, autant de territoires en transformation.
Elle naît d’un questionnement demeuré sans réponse : qu’est-ce qui a réellement habité, altéré, transformé le corps malade de ma mère? Faute de savoir, j’invente. J’érige une famille de formes flottantes (cellules, coraux, parasites imaginaires, fragments organiques) qui oscillent entre monde humain et monde naturel, entre immensément petit et immensément vaste. Ces créatures hybrides deviennent des hypothèses poétiques, des tentatives de figurer l’invisible : ce qui attaque, ce qui protège, ce qui persiste.
Par le glissement d’échelle, du microscopique au cosmique, Corps-monde interroge la fragilité, l’effritement, mais aussi la capacité du vivant à se réparer, à recommencer, à se réinventer. Ce sont des dessins qui cherchent à retenir ce qui disparaît, à ranimer ce qui s’éteint, à donner forme à l’invisible : une tentative d’habiter la perte, mais aussi la lumière qui lui succède.
Corps-monde rassemble et prolonge tout ce que j’explore depuis 2019 : la mémoire, la maladie, le deuil, mais aussi la couleur, la texture, le jeu entre abstraction et représentation. C’est une étape charnière, un aboutissement où convergent mes recherches en peinture, vidéo et en performance. Un univers fragile, mouvant, spéculatif qui transforme l’inconnu en paysage sensible.
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