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507 rue Saint-Georges

Trois-Rivières, Québec

Un lieu sans étoile, 2022

Etienne Rousseau

 

 

Cette exposition explore les dimensions infinies du cosmos et de ses galaxies jusqu’à l’univers microscopique. Par le biais de la peinture et du tissu, mes œuvres capturent à la fois l’infiniment grand et l’infiniment petit. Les formes organiques évoquent des astres célestes, des météorites, mais aussi des globules et cellules renvoyant ainsi au thème du corps humain, à sa visibilité et son invisibilité. Ce projet questionne également les croyances opposant foi et science et interroge l’échelle de ces mondes par rapport à l’humain : l’homme, dans sa fragilité et sa puissance, n’est-il qu’une poussière dans le vaste cosmos ou un univers à part entière? Certaines compositions évoquent des mondes invisibles à l’œil nu, peuplés de bactéries et autres parasites, grâce à des techniques d’essuyage et de frottement avec le tissu qui révèlent des textures et des formes délicates. Cette approche n’est pas fortuite, car le monde microscopique, les profondeurs marines et le corps malade constituent des sources d’inspiration sous-jacentes dans mon travail.

 

Cette exploration s’intéresse également aux êtres méconnus, aux mondes dissimulés sous la surface visible invitant à réfléchir non seulement à notre origine, mais aussi à notre place au sein de cet univers pluriel. À travers ces compositions, la peinture devient un langage permettant de sonder les frontières entre le visible et l’invisible, l’inconnu et le familier, le divin et le scientifique.

Etienne Rousseau

 

Le tissu, dans cette exposition, incarne à la fois le voile qui nous enveloppe pour dormir et rêver et le drap qui accompagne nos derniers instants. Il remplace le pinceau pour donner aux œuvres un aspect flou et éphémère, brouillant les contours pour évoquer l’ambiguïté de cette thématique. Exposer le tissu, c’est aussi en souligner les propriétés esthétiques : la trace laissée par le geste, la texture délicate, la mémoire fragile. Il devient le reflet d’une pensée instinctive et du passage de l’humain symbolisant la transition entre le visible et l’invisible, le corps et le cosmos, enveloppant chaque représentation d’une douce impermanence.

Au plafond, les lustres de Julie Rachez (KINA Lumière) apportent une dimension futuriste et étrange. Ils dégagent quelque chose de non commun et d’intriguant rappelant à la fois le corps, le crâne, la coquille protectrice et le casque spatial qui nous invite au voyage stellaire. Ces sculptures lumineuses enrichissent le propos de l’exposition pouvant évoquer les étoiles qui illuminent un ciel noir et ajoutent une touche de mystère, entre protection et exploration, corps et espace.

Etienne Rousseau
Etienne Rousseau

 

Mon approche artistique puise dans une fascination pour les phénomènes naturels spectaculaires qu’ils soient géologiques, climatiques, météorologiques, marins ou cosmiques. Galaxies, comètes, nébuleuses, protoétoiles et amas stellaires nourrissent mon imaginaire. Je m’inspire de leurs caractéristiques physiques, mais surtout des effets naturels qu’ils engendrent : brouillards, lueurs, gaz atmosphériques, photométéores, effets chromatiques et autres manifestations visuelles. Certaines peintures, composées de lignes suggèrent quant à elles des traînées de fumée dans le ciel, des nuages de type cirrus ou des structures internes du corps humain telles que des vaisseaux sanguins, des neurones, des artères et des intestins. Elles peuvent également évoquer des mouvements atmosphériques ou aquatiques comme les courants chauds et froids. La représentation de ces phénomènes reste toutefois indirecte afin de préserver l’abstraction qui caractérise mes compositions. Les formes ovoïdes et les lignes sinueuses qui structurent mes œuvres établissent un lien subtil entre ces phénomènes naturels (séismes, aurores boréales, astres et étoiles) et l’anatomie humaine créant ainsi une correspondance intime avec les cellules, les vaisseaux sanguins et les réseaux neuronaux.

Etienne Rousseau

 

Dans le cadre de ce projet, le langage plastique de mes tableaux devenait la structure même de leur motif. J’élaborais mes compositions par des associations de couleurs, de formes, de lignes et de masses, en utilisant des effets techniques qui visaient un impact à la fois visuel et psychologique. Certaines combinaisons de propriétés plastiques généraient des tensions spatiales que j’interprétais comme des dualités visuelles. Ces tensions contribuaient au dynamisme de l’œuvre et captaient le regard. Mon corps, à travers des gestes performatifs participait pleinement à ce processus créatif où chaque impulsion, chaque mouvement, rendait visible la vitesse d’exécution et le caractère impulsif de mes gestes.

 

Certains de ces gestes sont répétés rappelant des diagrammes et des graphiques automatiques tels que ceux produits par un polygraphe ou un sismographe. Ces tracés automatiques font écho à des transcriptions codées et des bandes sonores évoquant des échanges entre la Terre et l’univers, des bruits blancs ou même des sons éthérés associés à l’au-delà. Par cette approche, mon travail cherche à capter l’essence de ces dialogues subtils entre le visible et l’invisible, le cosmique et l’intime.

Etienne Rousseau
Etienne Rousseau
Etienne Rousseau
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